L’effet « petite Angleterre » : Le manque de joueur anglais à l’étranger

Les Anglais ont souvent été accusé d’être un peuple solitaire et coupé du continent. Un bon exemple de cette tendance est celui des footballers. Alors que la plupart des nations ont annoncés leurs équipes provisoires pour l’Euro 2016, l’Angleterre s’est fait remarquer comme étant la seule équipe qui n’a pas un seul de ses joueurs qui évoluent en dehors de son territoire.

La situation est similaire si on regarde les îles britanniques comme un tout. La grande majorité des joueurs du Pays de Galles, de l’Irlande du Nord, et de l’Irlande jouent au football au Royaume-Unis. Gareth Bale, la star du Real Madrid, étant le seul contre-exemple d’une star britannique jouant ailleurs. Et même quand une petite part d’entre eux s’exportent, comme certain de l’équipe d’Irlande et d’Irlande du Nord, c’est pour jouer en A-League ou en MLS, pas vraiment les championnats les plus prestigieux au monde.  

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Quelles en sont les raisons ?

Historiquement, les joueurs anglais ont toujours été très réticent à l’idée de partir à l’étranger. Il existe tout de même quelques exceptions récentes : David Beckham a fait un passage très estimé au Real Madrid, à l’AC Milan et au PSG. Steve McManaman est aussi devenu un des piliers de la Ligue des Champions en la gagnant par deux fois avec Madrid au début des années 2000.

Toutefois, il n’y a aujourd’hui pas un seul équivalent à ces joueurs. Les raisons principales sont la culture et le langage. Il est commun dans tous les autres pays d’Europe d’apprendre une seconde langue. Par conséquent, les joueurs espagnols, allemands et français s’adaptent plus facilement à la vie en dehors de leurs pays natals.

En revanche, les anglais sont connus pour être très mauvais pour apprendre une autre langue. Très peu de footballer de Premier League ont seulement des connaissances basiques d’autres langues européennes, ce qui rend l’envie de s’exporter décourageante.

Un autre facteur est la prédominance de la Premier League. Celle-ci est considérée comme l’une des trois plus fortes ligues du monde et elle attire certain des plus grands talents. De plus, les clubs anglais, soutenu par les énormes revenus générés par les droits TV, sont capable de payer des salaires inégalables pour la plupart de la concurrence. L’argent a souvent le dernier mot et c’est une motivation de plus pour les anglais à rester chez soi.

Et pour la Bundesliga et La Liga ?

Il est compréhensible que les meilleurs joueurs des « petites » nations migrent. Afin de rivaliser au meilleur niveau, ils doivent chercher un club concourant dans une des meilleures ligues d’Europe. 

Cependant, une comparaison intéressante peut être faite avec les autres grandes ligues que sont l’Espagne et l’Allemagne. Ils sont parmi les favoris pour gagner l’Euro 2016, et La Liga et le Bundesliga sont actuellement classer comme la première et deuxième meilleure ligue d’Europe, au-dessus de la Premier League.

A l’inverse de l’Angleterre, les joueurs allemands et espagnols sont bien représentés en dehors de leur territoire. David de Gea, David Silva et Cesc Fabregas sont des espagnols expatriés qui jouent en Angleterre. Les allemands sont encore plus prolifiques à l’étranger, comme Mesut Ozil à Arsenal, Emre Can à Liverpool, et Mario Gomes à la Fiorentina.

Malgré leur très fortes ligues, l’Espagne et l’Allemagne réussisse encore à exporter avec succès leurs joueurs à travers l’Europe. Ce qui rappelle le fait que leurs habitants sont plus ouverts aux autres cultures et s’adaptent mieux que les anglais. Un autre facteur pourrait être qu’ils produisent simplement plus de bons joueurs que l’Angleterre.  Avec un surplus de talent, l’Allemagne et l’Espagne peuvent se permettre d’éparpiller leurs joueurs en dehors de leurs ligues et dans les meilleurs clubs d’Europe.

Pourquoi est-ce important ?

Une expérience à l’étranger peut être très bénéfique pour un joueur. D’abord, le fait d’avoir à adapter sa vie dans un nouveau pays peut les aider à être plus mature et avoir une mentalité plus ouverte.

D’un point de vue purement footballistique, jouer dans un pays étranger est une opportunité d’apprendre de nouveau style de jeu et tactique. Par exemple, la ligue espagnole est connue pour être moins physique et bien plus technique que celle anglaise. C’est quelque chose que Gareth Bale a dû apprendre, et s’acclimater à ce type de jeu a fait de lui un footballer plus complet.

Toutefois, plus de joueurs devraient considérer l’option de quitter l’île britannique et tenter leurs chances en dehors. Peut-être que cela peut donner à l’Angleterre le tranchant dont ils ont besoin pour en finir avec une décennie de contre-performance.

Les autres extrêmes d’Europe

Ailleurs, l’Angleterre a trouvé un autre partenaire isolé avec la Russie. Leonid Slutsky n’a pas encore officialisé son équipe, mais il y a de grande chance qu’une seule option sérieuse de joueur évoluant en dehors de son territoire soit possible : Aleksandr Kerzhakov qui joue en prêt à Zurich. Alors qu’une vague de joueurs russes ont, à l’instar d’Andrey Arshavin, bougé dans des pays de l’Ouest après l’Euro de 2008, peu de leur génération actuelle ont fait de même.

A l’inverse, il y a la petite Islande, qui n’a qu’une petite ligue semi-professionnel (ce qui est peu étonnant vu leurs populations de 300 000 habitants). Du coup, chaque joueur de leur liste des 23 joue à l’étranger, comme le joueur de Swansea Gylfi Sigurdsson

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